Afin d'avoir des conseils objectifs de la part d'un médecin de voyage, nous avons pris rendez-vous à l'Institut Pasteur. On y allait en plus en voisins ce qui n'avait rien pour nous déplaire. Voici en quelques mots, ce que nous avons appris de très précieux de la part d'un médecin aussi sympathique que provocateur.

Tout d'abord, chaque patient est unique, chaque voyage aussi et donc il s'agit de trouver pour chacun le bon type de vaccins, traitement, adapté aux conditions de voyage, à la personne qui voyage!

Cet article ne vous dispense évidemment pas d'une consultation à l'Institut Pasteur, il est constitue même un vif encouragement à aller prendre conseil auprès de ces médecins qui sont extrêmement sympathiques et pédagogues! Un grand nombre d'informations existent déjà sur http://cmip.pasteur.fr

Pour ce qui nous concerne, nous faisons un voyage dans des conditions précaires, dans un milieu plutôt rural et isolé. Bref ROOTS!

La première chose à vérifier: sommes-nous à jour des vaccins de "base" dits obligatoires?

Il s'agit de :

- DTPolio (Diphtérie - Tétanos- Polio)

- ROR (Rougeole - Oreillons - Rubéole)

- Coqueluche

Si ce n'est pas le cas, pas de question à se poser, il faut faire les rappels qui vont bien ou carrément les vaccins.

Dans les vaccins français optionnels, il y a:

- l'hépatite A

- l'hépatite B qui se transmet par les voies sexuelles et par la salive

- la Typhoïde

Globalement, pas franchement de questions à se poser, ces vaccins font partie de la trousse à vaccins à avoir.

Parce que nous sommes des cyclistes et que nous allons nous balader dans des coins reculés d'Afrique (où la Rage est très présente), notre Médecin de Voyage nous a vivement conseillé de nous faire vacciner contre la Rage.

Pour nous convaincre, il nous a expliqué ce qui se passait si nous nous faisions mordre par un animal ayant la rage. En cas de morsure, nous avons 48h pour nous rendre dans un centre de vaccination anti-rabique. Pour être complètement trivial, il n'avait pas l'air bien sûr qu'à vélo, nous soyons en mesure de nous rendre dans le centre anti-rabique en 48h surtout si nous étions en plein milieu de la brousse! D'autre part, en cas de morsure par un animal ayant la rage sans vaccination, un sérum est nécessaire qui est fabriqué à partir de cellules humaines ou de cheval et là encore peu fréquent dans les endroits reculés par lesquels des cyclistes passeraient. Et puis, il faut garder en tête, que si on n'est pas traité à temps, et bien, le voyage s'arrête là pour de bon! 

Et avec le vaccin, on n'est protégé comment?? Si les 3 injections que constituent le vaccin ont été faites avant le départ, le délai pour atteindre un centre de traitement contre la rage est de 8 à 10 jours, (ce qui laisse largement le temps de pédaler, voire d'être rapatrié). Le sérum n'est pas nécessaire.

Globalement, ça permet d'avoir un peu de temps devant soi. 

Attention, il est important de garder en tête l'idée que ce n'est pas parce que vous êtes vacciné que vous ne pouvez pas contracter la rage.

Le nerf de la guerre:

Le vaccin contre la rage se fait en 3 vaccinations à intervalles réguliers J0-J7-J21/28.

Chaque injection coûte 40€. Soit un vaccin à 120€ (comme dirait Hadrien, le prix d'une tente Décat')

Lorsqu'on décide de se faire vacciner contre la rage, il est impératif de faire toutes les injections. En cas de morsures, si toutes les injections n'ont pas été faites en France, il est probable que le Médecin Mongol avec lequel il sera relativement difficile de se comprendre, décide de réinjecter la totalité de doses. 

D'autre part, dans certains pays, les trafics de médicaments sont fréquents et on n'est jamais sûrs de ce qui est injecté dans les veines.

Donc pas de blagues!

L'encéphalite japonaise est fréquent durant la saison des pluies en Asie du Sud-Est notamment et a forfiori dans les zones rurales. Cette maladie est transmise par les moustiques et provoque une inflammation du cerveau.

Pour éviter d'être malade, il y a plusieurs solutions:

- le vaccin

et/ou 

- les répulsifs

Si la solution vaccin est retenue deux injections sont nécessaires et l'injection coûte 98€...

Aussi, il semble que sur la totalité des occidentaux qui voyagent dans cette région et donc qui serait susceptible de contracter le virus, seul un faible pourcentage a été touché.

Nous sommes en pleine réflexion concernant ce sujet. 

Anne a une telle peau à moustique qu'Hadrien dort tranquille en cas d'attaque. Peut-être faudrait-il en vacciner une et imprégner l'autre?

Comme son nom l'indique, ce virus est transmis par les tiques. Il s'agit là encore d'une maladie qui se traduit par une inflammation du cerveau.

Cette maladie est présente en Asie Centrale (Mongolie et Lac Baïkal notamment).

Elle nécessite 3 injections répartie entre 0 - 1 et 9 mois. Trop tard pour nous, le choix se fait de lui-même.

Autre sujet de santé majeur, le palu. Dans les zones dans lesquels nous allons passer il y a du palu et notamment entre le Bénin et le Sénégal où il semble particulièrement virulent.

Il existe différents traitements pour le paludisme qui s'adaptent à chaque type de voyage.

Dans le cas du nôtre, nous partons trop longtemps pour subir des traitements trop longs, car nous finitions par prendre des médicaments anti-paludèens pendant de longues périodes, ce qui n'est pas envisageable, car les effets secondaires sont lourds.

Aussi, voici la solution que notre médecin de voyage nous a proposé:

Nous aurons à prendre le Doxypalu tous les jours à partir de la veille de notre arrivée dans la première zone où l'épidémie est présente, c'est-à-dire ici le Bénin. Ce sont des comprimés à prendre:

- à heure fixe,

- pendant le repas du soir au moins une heure avant d'aller se coucher

- pendant tout le séjour (Sénégal compris)

- 4 semaines après avoir quitté la zone

L'avantage de ce produit:

- il est moins cher que tous les autres

- sa prise est limitée dans le temps et couvre la période d'exposition.

Les inconvénients:

- Il annule l'effet de la pilule

- Il faut absolument le prendre assis et avec de l'eau sinon ça troue l'œsophage...

Le médecin nous a dit qu'il n'était pas nécessaire que nous recommencions le traitement pendant notre périple en Asie.

La Malarone nous a été prescrite en cas de crise de paludisme et dans le cas où nous ne serions pas en mesure de consulter qui que se soit dans l'endroit où nous nous trouverions.

C'est un traitement qui ne s'applique qu'en cas de crise et qui ne dispense pas d'une consultation médicale.

Les crudités et l'eau sont la source de Tourista qui peuvent être carabinées.

Afin de tenter de prévenir ces maux, nous retiendrons la phrase inscrite ci-dessus.

Les crudités sont donc à proscrire.

Pour ce qui concerne l'eau nous partirons avec des Aquatabs mais aussi avec un filtre Katadyn. Caroline et Denis ont utilisé ce filtre pedant tout leur voyage et n'ont jamais été malades... Evidemment, quand nous serons invités, compliqué de dire que nous devons filtrer notre eau...

Nous avons bien conscience que notre salle de bains risque de cruellement nous manquer. Mais nous avons aussi compris que nous irons d'autant plus loin que nous prendrons un minimum soin de nous.

C'est pourquoi, nous mettons ici quelques principes que nous tenterons de suivre durant notre périple:

- se laver tous les jours un minimum, même quand il fait froid et que c'est atroce de sortir de la tente, avec un pschitt, pschitt à vitres (avec de l'eau dedans) et un gant de toilette ou un moins mouchoir. Oubliez les lingettes, parce qu'on n'en trouve pas partout et qu'en plus ça pollue.

- se laver un peu les mains avant de manger

- ne pas se baigner partout où on trouve de l'eau en particulier les rivières polluées, les eaux stagnantes

- ne pas se balader pieds nus sur la plage car c'est à ces moments que l'on attrape des cochonneries aux pieds

- porter des sous-vêtements en coton et boire beaucoup pour éviter les infections urinaires

- mettre de la crème solaire et porter plutôt des vêtements longs. Ceci présente deux avantages: éviter les coups de soleil et éviter de se faire piquer.

Quelques principes dont nous tâcherons de nous rappeler en route!