Dernière étape au Laos avant la Chine

Oudomxai
Oudomxai

Dates : 8, 9, 10, 11, 12 août 2011

Rédacteur : Anne

 

Si le retour d’un réchaud est un évènement majeur dans la vie de voyageurs itinérants, nous avons aussi été heureux de constater cette nuit-là que notre tente résiste à la mousson.

Notre journée du lendemain est consacrée à rejoindre notre dernière étape avant la Chine, c’est-à-dire la petite ville d’Oudomxai.

En effet, nous attendons un deuxième colis contenant des cartes des pays d’Asie Centrale que nous allons traverser et attendre à cet endroit est notre dernière chance avant de devoir les abandonner. En effet, notre visa expire le 14/08/11 et nous avons besoin d’une grosse journée pour rejoindre la frontière. Alors voilà, on attend… Et j’avoue que c’est dur. Dur, parce que notre ville d’accueil n’a franchement pas le niveau culturel d’une capitale et que lorsqu’on est monté au sommet des deux collines de la commune, eh bien on a fait le tour, et en peu de temps.

Pourtant, on s’est donné donner du mal pour trouver des occupations. Donc heureusement notre guest-house avait internet et ça nous a sauvé. Enfin si on peut dire car notre degré d’addiction à la toile devient inquiétant. Ça a aussi été l’occasion de trier des photos, faire des montages vidéos, et bouquiner (et ça c’est vraiment bon, car rare !).

 

Traversée de petits villages
Traversée de petits villages

Conséquence de cette attente : nous nous couchons avec un trop plein d’énergie. Nous sommes devenus accros à notre pédalage quotidien. Cette énergie s’exprime chez moi par des réactions extrêmes : soit par une joie et une excitation trop grande, soit parfois par un énervement, pouvant aller jusqu’au clash.

Pauvre Hadrien ! Si j’avais su qu’un jour, j’aurais hâte de reprendre mon vélo et de continuer ma route…Mais le téléphone reste muet, désespérément muet et nous comprenons vite que nous ne verrons sans doute jamais nos précieuses cartes.

Alors c’est décidé, nous quittons la riante Oudomxai demain à l’aube direction Boten et la Chine.

La route que nous suivons est flambant neuve et nous sommes surpris qu’elle soit si peu empruntée. Mais c’est tant mieux pour nous et nous en profitons. Nous constatons la présence croissante de voitures chinoises, les entreprises de construction chinoises sont omniprésentes, les restaurants proposent des plats lao et chinois. On se rapproche ! Je ne sais vraiment pas à quoi m’attendre. Je sais que je risque de passer dans un monde très différent avec des codes et des valeurs éloignés. C’est toujours comme ça quand on arrive dans un nouveau pays. On pense qu’on ne trouvera rien de ce qu’on connaît et finalement Unilever se charge de nous réunir autour d’un shampoing ou d’une glace. Est-ce que ce sera aussi le cas en Chine ? Comment s’exprime la politique d’un gouvernement communiste dans le quotidien des gens ? A quel point les villes vont-elles changer d’échelle ? Mille questions se posent à moi, et c’est génial de pouvoir aller voir sur place ce qu’est ce pays dont on parle tant, et ainsi avoir ma propre expérience.

 

Ce dont je suis sûre, c’est qu’il va falloir que je m’habitue à ce doux bruit de crachats qui remonte du fond de la gorge dans un grand vacarme. Les Laotiens pratiquent cette coutume et c’est, à chaque fois, un grand moment de bonheur.

Mais revenons une seconde au Laos. J’ai vu des enfants, toujours aussi souriants que les jours précédents, toujours aussi sales ou à moitié nus, toujours aussi mignons. Cependant, pour la première fois aujourd’hui j’ai réalisé à quel point leur avenir était déprimant. Des petites filles de même pas 10 ans, s’occupent de nouveaux nés comme si ils étaient les siens. D’autres travaillent avec leurs parents, parents d’ailleurs qui semblent tristes ou résignés. Pas de loisirs et c’est sûr, peu d’école. La plupart de celles que nous avons croisées sont fermées, « les vacances ! » me direz-vous, mais elles sont dans un tel état de délabrement que je ne pense pas qu’elles aient servies depuis bien longtemps. En traversant un village on voit à peu près 2 fois plus d’enfants que de parents. Sans éducation et sans formation, compliqué de se construire un avenir. 

 

Passage de la frontière chinoise
Passage de la frontière chinoise

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Commentaires: 1
  • #1

    Laurence (mardi, 30 août 2011 14:49)

    Merci Anne pour ce regard personnel sur les gens qui vous entourent. J'aime bien ce genre de commentaires, je trouve que ça apporte un plus à vos récits...Bonne route et plein plein de bisous à tous les deux!

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