Ascension des deux premiers cols – Les montagnes péruviennes

Trajet : Limatambo – Curahuasi – Abancay – route de Andahuaylas

Rédacteur : Anne

 

Ce matin, il pleut. Ça faisait bien longtemps que nous n’avions pas eu de pluie au réveil mais l’effet est immédiat sur notre moral et notre temps de préparation. On tente d’attendre que la pluie cesse, mais elle s’intensifie. On pourrait sortir maintenant mais c’est encore tout bouché ! Bref, après une accalmie nous voici enfin sur nos vélos. La première partie de la matinée consiste à descendre à hauteur de rio avant de monter, longtemps très longtemps. Le pont avant la montée est à 2000m d’altitude et le col à atteindre se trouve entre 4000 et 4100m.

Bref que du bonheur en perspective ! Mais la route fait partie des « gentilles montées » c’est-à-dire avec des pentes correctes et du bon asphalte. Incroyable, je caracole en tête tandis qu’Hadrien, toujours bien plus chargé que moi, peine un peu.

Pour autant sur ce genre de route, il est compliqué de dépasser les 5km et nous faisons notre pause déjeuner avec une vue superbe sur la vallée à seulement 25km.Nous atteignons le village de Curahuasi dans l’après-midi. Nos vélos plaisent beaucoup et nous retrouvons les petits groupes de curieux que nous n’avons pas revus depuis l’Afrique. Les gens sont adorables et nous renseignent sur la suite de notre itinéraire. J’en profite pour faire quelques courses et me faire un peu arnaquer, mais le tout dans un espagnol de plus en plus intelligible !

 

Nous reprenons la route, peu convaincus, car déjà bien fatigués par la route parcourue.

Nous nous arrêtons 5km plus loin dans un pueblito (petit village) à côté d’une petite maison abandonnée. Nous discutons avec les agriculteurs du village, très curieux de notre voyage et surtout impressionnés qu’on puisse voyager sans travailler pendant 8 mois !

Les coqs péruviens sont plus respectueux de notre sommeil que les coqs burkinabés et nous réveillent en même temps que notre réveil. Le soleil est au rendez-vous le petit déjeuner est servi face aux sommets enneigés. Vraiment chouette

!La journée s’annonce sportive dans la mesure où aujourd’hui, en principe, on passe notre premier col d’une longue série. Nous montons courageusement, régulièrement et voyons le village de Curahuasi devenir de plus en plus petit. Mon compteur m’encourage dans la montée : « Allez, encore 25m et tu atteins 2825m ! » « Encore un effort et tu es à 3000m ». Tout le monde y met du sien et on tente d’alléger les sacoches en mangeant abricots secs et chocolat.

Rencontre de nos amis brésiliens
Rencontre de nos amis brésiliens

Alors que je m’arrêtais pour faire une pause naturelle et prendre une photo, je vois deux cyclistes débarquer dans l’autre sens et s’arrêter à ma hauteur. Hadrien me rejoint peu de temps après et nous faisons la connaissance de Raphaella et Antonio, deux brésiliens, bien rodés au voyage à vélo.

Très belle rencontre au cours de laquelle nous apprenons que nos deux compères écrivent des guides de voyage à vélos au Brésil. Ils vivent dans un camping-car qu’ils déplacent de point de départ en point de départ des boucles qu’ils sillonnent à vélo et qu’ils content dans leurs ouvrages. Nous sommes impressionnés. Mais là, ils sont en vacances. Alors s’ils n’écrivent pas, ils font quand même du vélo ! (Là je réalise qu’on n’est pas tout à fait au même niveau d’addiction à la bicyclette !).

Nous apprenons ensuite qu’ils ont fait tous les cols argentins entre La Quiaca et Bariloche. Et enfin, Antonio a déjà fait un tour du monde en vélo il y a plusieurs années, a écrit un livre, que les cyclistes brésiliens que nous avons rencontrés à Cusco ont lu, et c’est ce livre qui leur a donné envie de partir ! Nous avons rencontré le Alexandre Poussin brésilien !!

Nous discutons bien une heure avec eux et nous extasions sur le peu de bagages qu’ils transportent. C’est souvent après ce genre de rencontre qu’Hadrien est pris d’une envie de bradage de la moitié du contenant de nos sacoches… Nous nous remettons finalement en route. J’ai le compteur qui me démange, j’ai vraiment envie d’arriver en haut, qu’on en finisse ! Un peu décevant ce col dont on se faisait tout une histoire. Même pas une petite plaquounette avec l’altitude ! Bref, nous amorçons une descente vertigineuse et glacée vers Abancay, le prochain bled digne de ce nom.

 

Route d'Abancay
Route d'Abancay

Hadrien nous négocie une petite chambre d’hôtel à l’Hotel Imperial (SVP !).

Nous y rencontrons des Argentins très sympas, qui ont rencontré Olivier et Amanda deux ans plus tôt du côté d’Ushuaia (décidément, n’est pas star qui veut !). Nous replongeons dans le Castellano chochoté que nous comprenons difficilement !

Mais eux, ils s’en fichent parce qu’ils ont l’impression de parler un espagnol tout à fait normal. Ils sont les seuls, en Amérique du Sud, à mettre des « che » partout, mais ça ne les inquiètent pas plus que ça ! Mais ça leur donne du charme et les rend sympathiques !Après une douche salutaire, et la lecture de nos mails (toujours un immense moment de bonheur), nous filons nous restaurer dans une polleria hors de prix pour le pays, mais il faut reconnaître que nous avons bien mangé.Ce matin est encore plus dur que les autres.

Je n’ai aucune, mais aucune envie de reprendre mon vélo. Surtout pour ce qui nous attend : 20km de descente avant d’attaquer 60km de montée. Et bien oui, ce matin, j’ai rêvé de confort, de farniente, de retour… petit coup de fil en France qui ne motive pas pour reprendre notre cher moyen de locomotion, nous revoici tout de même sur nos vélos. Chose promise, chose due, nous filons vers le point bas de notre descente et apprécions déjà les lacets qui nous attendent et constitueront la majeure partie de notre journée.Rien à dire de particulier sinon que nous quittons le bitume pour le ripio, que ça monte un peu plus dur que sur asphalte et que la route est jolie. A vol d’oiseau nous faisons du surplace, mais petit à petit nous atteignons le niveau d’Abancay, puis nous le dépassons. Je peine, je râle et décide de prendre les choses autrement après la pause déj. Eh bien ça aide et je me refais pote avec mon compteur ! On monte bien mais il fait une chaleur de bête et on souffre beaucoup. Nous ne sommes pas seuls sur la route et d’énormes camions manquent de nous attraper. Nous trouvons à 3013m un super lieu de camp face aux sommets enneigés. Une pause bien méritée ! Demain, on atteint le deuxième col ! Allez courage, après ça, plus que 5 cols !

 

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Commentaires: 1
  • #1

    camille & marc (samedi, 28 mai 2011 18:58)

    Courage pour les côtes !!!

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