Carretera Austral (I)

Dates : 06 – 08/02/11

Rédacteur : Anne

Trajet : Villa O’Higgins – Rio Bravo – Puerto Yungay


Nous sommes dimanche et nos coloc d’une nuit se sont couchés à tour de rôle fort tard et nous avons passé une nuit courte ! Mais peu importe car aujourd’hui nous faisons un break dans la jolie petite ville de Villa O’Higgins. La journée commence par une lessive comme je les adore mais ai-je vraiment le choix ! Le village dort encore vers 11h et nous nous dirigeons vers le « centre-ville » pour compléter nos stocks en prévision de notre départ du lendemain. Nous finissons par trouver des pesos chiliens dans le village où il n’y a ni banque, ni bureau de change. (Note à ceux qui liraient ces lignes et qui n’auraient pas encore de pesos chiliens : le propriétaire du camping El Mosco change les euros et les pesos argentins contre des pesos chiliens pour un taux correct, mais on vous conseille quand même d’acheter de la monnaie chilienne à El Calafate !) Je ne vous détaille pas nos courses mais globalement on sent qu’on est au bout du monde. Il y a peu de choix dans les produits et c’est assez cher…. Mais… mais ils ont du dulce de leche et ça c’est trop bien !

 Nous rentrons dans notre super camping de Los Nieres et croisons Gilles, un Français à vélo qui passe une partie de l’après-midi avec nous. Entre quelques petites choses sur internet et un peu de lecture au soleil l’après-midi passe assez vite pour moi, même si je sens que mon mari bout déjà de repartir !

 

Le soir, nous dinons tous ensemble avec ceux qui restent dans le camping. Des Israëliens, des Américains, des Anglais, des Français, un Espagnol, un Suisse, une Canadienne, voici la mondialisation illustrée autour de la formidable soupe de lentilles de Peter. Il est finalement assez tard quand nous nous couchons, les sacoches quasi prêtes pour un départ rapide le lendemain.La nuit a été excellente, au chaud ! Je n’entends pas le réveil et nous émergeons vers 8h30. Peter et Nafissa ont déjà leurs casques sur la tête, on se dit « See you on the road ! » mais je n’y crois pas vraiment honnêtement ! Ils sont bien plus rapides que nous et ont l’intention d’avaler les km. Ce qui n’est pas vraiment notre cas ! Nous sommes sur un rythme cool à 55km par jour et nous savons que nous ne dormirons pas à l’embarcadère du prochain bateau.

Nous quittons le camping sous un soleil radieux après avoir fait le plein de pain (quel bonheur le pain frais, on avait presque oublié !) Hadrien est aux anges car on s’est même acheté du beurre, parce qu’il fait suffisamment frais en Patagonie pour que le beurre ne fonde pas !En route donc pour la fameuse Carretera Austral dont nous avons tant entendu parler et avec qui nous avons hâte de faire connaissance ! 

 

La route est comme on nous l’avait décrite. Du ripio. Il s’agit d’une piste en terre avec de gros cailloux. La qualité varie selon les tronçons mais pour l’instant nos vélos sont de bonne volonté et passent, un peu secoués, sans rechigner.

Les premiers km nous permettent d’appércier un paysage vert avec des chutes d’eau le long des routes, des lacs par endroits et des rios à traverser sur des ponts ! Mais tout cela se mérite et nous comprenons vite que la Carretera ne nous fera aucun cadeau. En effet, nous passons par des montées et des descentes dont les pentes sont fuertes ! En gros, une pente à 6% (qui est déjà une pente raisonnable pour une route française) pourrait être considérée comme du plat et la moyenne des vraies pentes serait plutôt autour de 11-12%, ce qui est énorme.

Sur la première partie de la journée, ces montées sont relativement courtes ! On crache nos poumons en haut, mais bon, c’était court et une descente suit ! Mais après le déjeuner, les choses sérieuses commencent et nous comprenons notre douleur sur des montées très raides et très longues. Mais on se fait à tout, et si la première était un calvaire, la seconde s’envisage mieux, et le mental prend le relais ! « Tu peux le faire ! T’en as déjà fait des plus dures ! » Voilà, et comme je suis quelqu’un de fier et bien je finis par monter. Seulement, si le mental est fort à ce stade, les genoux eux, tirent un peu la tronche !Une dernière série de grandes montées et de grandes descentes, après une pause goûter indispensable, nous amène au bord d’un rio pour passer la nuit ! Papy et Mamie ont presque 90 ans et ont du mal à se mouvoir après cette folle journée où ils n’ont pas démérité en faisant 67 km quand même et en grimpant un dénivelé total de 875m ! 

 

Un diner à base de soupe, de pain et de fromage (oui, on en a trouvé ! Qu’est ce qu’on est contents !), un peu de dulce de leche pour la petite touche de sucré et au lit !

On prend de très mauvaises habitudes pendant ce voyage parce qu’on fait des nuits gigantesques et on oublie comment fonctionne un réveil ! Alors ce matin encore, on a ouvert les yeux à 8h10 alors qu’on avait prévu de se lever à 7h20. Ce qui fait que le temps de ranger, de petit déjeuner, de dire un Angélus, on quitte notre lieu de camp à 9h55 ! Super les aventuriers !

La journée commence par une montée longue mais moins raide que ses petites sœurs de la veille. Le temps est splendide et nous réalisons la chance que nous avons de pouvoir pédaler sous un tel soleil en Patagonie !

La luminosité est splendide, l’eau est d’un bleu que je n’ai jamais vu ailleurs ! Chaque nouveau virage offre un spectacle magnifique, où le bleu du ciel, le vert de la forêt et le blanc de la neige sur les sommets des montagnes forment un ensemble grandiose !Après 5 km de pédalage, alors que nous sommes sur un sommet , à l’aube d’une descente bien méritée, une voiture s’arrête derrière nous et profite de notre arrêt pour nous aborder. Il s’agit d’une chaîne de télévision brésilienne qui fait un reportage sur la Patagonie. Personne ne nous demande si nous voulons bien participer à une interview et nous voici d’ores et déjà en train de répondre à des questions devant une caméra, le tout dans notre plus bel anglais. Mais ce n’est pas tout, ils fixent une caméra sur mon vélo et me voici filmée en plein pédalage. Ensuite, nous sommes filmés à tour de rôle Hadrien et moi. Je vous rassure, le relief ne faiblit pas pour autant et c’est en plein effort que la caméra nous filme 

Cette petite blague dure une bonne heure et à 11h, nous avons donc fait 5km. Il va falloir booster pour arriver à l’embarcadère du prochain bateau qui doit nous emmener à Puerto Yungay. Nous croisons un autre cycliste qui nous indique que l’embarcadère est encore à 28km ! Objectif essayer de déjeuner là-bas.

Nous reprenons la route et attaquons une descente extrêmement raide avec plein de cailloux. Malgré ce qu’on pourrait croire, on n’avance pas très vite dans les descentes, on est un peu crispés sur nos freins…Et là ! Oh Miracle, la route devient plate ! Hadrien souffre de son genou droit et arrive à peine à pédaler. La pause déjeuner s’impose donc avant l’embarcadère. Mais quel décor ! Un rio bleu turquoise avec en arrière plan une montagne verte et son glacier au dessus ! Une splendeur !Nous avons trouvé une pommade pour soulager Hadrien et parcourons les 14 derniers km assez rapidement, malgré des tronçons de route particulièrement mauvais (mais plats).Nous arrivons finalement à l’embarcadère, il est 15h et le prochain bateau est à … 19h !! Youpi ! Nous serons de l’autre côté du fjord à 20h ! Nous attaquerons la suite de la Carretera demain ! En attendant, petite bronzette au soleil et goûter !

 

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