Perito Moreno, des rencontres, des rencontres, encore des rencontres

Rédacteur : Anne

Dates : 27-28/01/11

Départ : El Calafate

Arrivée : Rio la Leona

 

Ce matin, nous sommes réveillés par la pluie ! C’est la première fois que j’écris une telle chose ! Bien au chaud sous nos chers duvets retrouvés, nous moulons allègrement en attendant que peut-être la pluie s’arrête. Après plusieurs longues minutes, nous nous décidons enfin à émerger. Nous rangeons nos sacoches en restant soigneusement à l’intérieur de notre tente. La logistique change du tout au tout par rapport à l’Afrique. Nous avons récupéré toutes nos affaires chaudes et l’enjeu est désormais de pouvoir dégainer à vitesse V gore tex ou polaire en cas de pluie ou de froid. Nous mettons donc bien 2 heures à tout réorganiser. Pour le petit déj, nous faisons chauffer l’eau à l’extérieur de la tente et goûtons pour la première fois ce qui sera notre petit déj’ quotidien : des flocons d’avons dans du chocolat chaud. Certains aiment, moi je n’adhère pas vraiment mais il va falloir s’y faire car c’est énergétique, économique et facile à trouver dans nos nouvelles contrées.

Au moment où nous sortons de la tente, la pluie s’est arrêtée et nous entrevoyons même la possibilité d’un rayon de soleil à venir !Nous avons honte mais nous nous mettons en route à 11h, direction El Perito Moreno !! La route qui nous y conduit est absolument splendide et nous retrouvons nos sensations. C’est un paysage très désertique que nous traversons. La route est bordée de clôture en barbelés, limite des propriétés que l’on appelle ici estancia. Nous assistons à une chevauchée splendide menée par un gaucho (le cowboy argentin). Moment extra !

 

 

Après 30 km, nous atteignons l’entrée du Parque Nacional de Los Glaciares. On nous demande 100 pesos argentins pour aller voir le glacier. On est un peu surpris et trouvons le paysage un peu cher. Ca fait environ 20€, ce qui est équivalent à deux jours de budget pour une personne ! Bref, on est là, on y va, d’autant que ce n’est pas tous les jours qu’on est à 30km de l’un des plus beaux glaciers du monde ! On apprend d’autre part, qu’il est interdit de camper à l’intérieur du parc. Et ça c’est une vraie mauvaise nouvelle, car nous aurons 60km dans les pattes au pied de M. Moreno (le glacier pas le concierge !) et qu’il faudrait faire encore 30 km pour ressortir du parc…

Bon chaque chose en son temps, nous nous élançons sur la route après un petit pique-nique !La route est toujours aussi belle, voir encore plus belle car nous longeons le lac qui borde le glacier et tout doucement, nous voyons s’approcher cette immense étendue de glace. Ça monte et ça descend, c’est assez dur par moment, mais la dernière montée m’est encore plus douloureuse. Je descends et pousse mon vélo. Le spectacle est à la hauteur du nombre de millilitres de sueur ! Epoustouflant ! Nous confions nos vélos au café du site et partons sur les circuits balisés pour nous approcher de la merveille ! Par instant, nous entendons le glacier craquer et assistons même au décrochement des blocs de glace dans le lac ! C’est fou, c’est splendide, ça caille !

 

J’avoue ne pas me sentir d’attaque pour reprendre la route et surtout refaire le chemin un peu difficile dans l’autre sens ! Deux possibilités s’offrent alors à nous : soit négocier avec le Guarda Parque (garde forestier), soit trouver un pick-up qui veut bien charger nos vélos et nous sortir du parc, peu importe où mais en dehors.

Au cours de notre visite du glacier, nous avons sympathisé avec un couple d’Argentins en vacances en Patagonie. Ils aiment nos vélos et veulent savoir un peu plus sur notre voyage. Nous discutons avec eux, quand soudain, je vois le propriétaire du dernier pick-up encore garé sur le parking, se diriger vers sa voiture ! J’accoure à sa hauteur et tente de lui expliquer avec mon espagnol débutant notre problème et le fait qu’il puisse être notre solution ! Hadrien vient à mon secours. Et nos nouveaux interlocuteurs acceptent volontiers de nous rendre ce service. Notre couple d’amis fraichement rencontré assiste au chargement du pick-up et sympathise à son tour avec Edgardo et Nancy ! Ils veulent s’assurer que tout se passe bien et qu’il y aura bien de la place pour les bagages et les vélos ! Bref, des gens extraordinaires ! Nous voilà, dans le pick-up et au cours des 80 km qui nous séparent d’El Calafate, nous faisons donc plus ample connaissance avec Titi (le surnom d’Edgardo) et son épouse. Nous parlons un très mauvais espagnol, ils parlent un très mauvais anglais, mais nous tâchons de nous comprendre. Au-delà de la barrière de la langue, nous sentons tous les 4 que le courant passe !! Arrivés à El Calafate, ils nous accompagnent jusqu’au camping dont ils sont sûrs qu’il est correct. Ils voulaient aussi nous rendre service en nous déposant à la banque pour que nous puissions retirer de l’argent. Nous nous quittons en nous embrassant et nous sommes invités à diner ou déjeuner chez eux si nous passons par Neuquen, la ville où ils habitent ! bref, nous sommes sous le charme argentin !

 

Arrivés au camping, nous sommes abordés par un couple de Français qui se baladent en Patagonie en camping car. Au cours de cette discussion, nous comprenons que les notions de distance des Argentins ne sont pas celles des Français. Nos interlocuteurs nous expliquent que les stations service sont distantes de 400km les unes des autres ! Autant dire que quand on en croise une, on s’arrête !A peine avons-nous choisi notre emplacement que deux jeunes cyclistes brésiliens nous abordent. James et Matteo sont en vacances et font du cyclotourisme en Patagonie. Ils nous racontent leur périple qui identique au nôtre mais dans l’autre sens. Ils nous donne de bons conseils quant au sens du vent, aux horaires idéaux pour pédaler. Nous passons un super moment avec eux. Ils nous expliquent qu’ils ont rencontré les Frogs on Bent (d’autres tourdumondistes en vélo couché dont nous avons lu les récits avec beaucoup d’attention) lors de leur précédent voyage. Le monde des cyclistes en Patagonie est finalement très petit

.Nous nous installons, la nuit tombe, il est près de 22h30, quand nous faisons la connaissance d’Hans, un autre cycliste, sur le même itinéraire qui nous montre ses photos de la Carretera Austral ! Nous sommes sous le charme et malgré tout ce qu’on peut dire sur cette route (notamment sur sa difficulté) nous avons hâte de la découvrir par nous même !Au moment de quitter Hans, nous sommes invités par un groupe de jeunes Argentins à manger un asado (grand barbecue à base de viande délicieuse) et à boire une cerveza (bière) ! Comme ça ne se fait pas de refuser une invitation et que surtout ils ont l’air top, nous les rejoignons avec nos lentilles juste cuites. Nous faisons donc la connaissance de deux Juan, de Gabriel et Laurena ! Entre espagnol et anglais, on cause de tout et de rien. L’agneau grillé est excellent ! Hadrien l’apprécie tout particulièrement ! La musique patagone est très chouette et nous quittons nos hôtes, un peu « pompettes » vers 1h30 !! La nuit tombe très tard et nous n’avons pas vu le temps passer ! Quelle journée !

 

Le lendemain, le réveil sonne, mais nous avons beaucoup de mal à nous lever. On a l’impression qu’on a picolé comme des trous la veille alors que nous avons partagé un verre de bière. Nous nous levons péniblement et apprécions une douche CHAUDE ! Un vrai bonheur, puis une vraie lessive et nous voici, attablés devant un bon petit déj avec un pain (comme on est en ville, on en profite !).Nous finissons de packer nos affaires, je vais retirer des sous et faire quelques courses pour notre trajet des jours à venir. J’ai trouvé des sachets Knorr qui permettent de faire des sauces pour les pâtes. On n’arrête pas le progrès et ça nous change du Mali !

Il est 13h30 quand nous quittons le camping direction El Chalten. Sur la route, nous rencontrons deux cyclistes françaises parties pour 6 mois de vélos en Amérique du Sud. Elles sont très sympas, ont l’air assez pros et nous confirment que la Carretera est un moment de bonheur intense ! La route que nous empruntons est elle aussi splendide, toujours très aride mais grandiose. Nous nous arrêtons pour une pause goûter à côté d’un rio (fleuve). L’eau est limpide, d’un bleu turquoise. Je crois n’avoir jamais vu une eau d’un tel bleu. Nous reprenons la route et nous arrêtons pour la nuit à côté d’un autre Rio, Rio Leona. Le vent souffle et nous avons eu un aperçu de ce que peut être de pédaler vent de face. Au moment où nous avons posé la tente le vent soufflait de manière à ce que nous soyons abrités. Mais il vient de tourner et nous sommes dans sa trajectoire. Nous sommes réfugiés sous la tente qui a l’air de tenir ! Bien au chaud et à l’abri ! Pourvu que le vent baisse et qu’il ne pleuve pas !!

 

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Commentaires: 3
  • #1

    lauriau luc (mardi, 15 février 2011 10:19)

    Un gran " abrazo " ( orthographe a vérifier !) pour nos valeureux globe troters ! Ne pas oublier de passer aux pieds du Fitz Roy .... c'est peut-être encore plus magique que le Périto moreno
    bon voyage
    luc et Marie Jacqueline LAURIAU

  • #2

    charlotte et Amaury (jeudi, 17 février 2011 09:48)

    mais quelle merveille! cela vous amuse peut être de modifier à chaque semaine notre destination projetée de voyage de noces?! Amaury, ça y est revient du coup à la charge avec la Patagonie... Vous nous donnez envie à chaque pays!!
    Vous avez tellement de chance! profitez en bien.
    Ici, où rien n'est splendide ni glacé, on pense bien à vous.
    On vous embrasse!!
    C.

  • #3

    Amaury (jeudi, 17 février 2011 10:53)

    Ca fait rêver votre truc!! Continuez à mettre des photos comme ça.

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