Sur la route du Sénégal

Notre taxi brousse
Notre taxi brousse

Nous arrivons comme prévu le dimanche matin chez Adama Keita, billeteur international qui nous a vendu le trajet Kita-le fleuve Bafing. Nous arrivons comme prévu vers 9h et à notre grande surprise, les choses se déroulent globalement comme elles ont été annoncées. Le taxi est là, en bon état, et les chauffeurs s’occupent soigneusement de nos vélos qui une fois de plus voyageront sur le toit. Cependant nous avons le temps de prendre un petit déjeuner. Nous sommes à côté du bar dans lequel nous étions hier soir et rencontrons Mama, notre hôtesse d’hier. Cette dernière semble avoir une certaine gueule de bois et le tableau du lendemain est bien moins réjouissant que celui de la veille. Nous voyons sortir des filles du bar et nous comprenons que ces dernières ont travaillé toute la nuit. Nous étions donc dans un bar à putes… 

 

Notre taxi part finalement après une attente à l’intérieur de l’habitacle d’une bonne demi-heure. Nous quittons Kita sur une excellente route bitumée qui s’achève au fleuve Bafing. Nous découvrons la construction en cours d’un pont : « don du peuple japonais au Mali ». Le pont n’est pas suffisamment avancé pour pouvoir être traversé et des piroguiers attendent les passagers des taxis brousse pour les faire passer sur l’autre rive. Nous ne sommes pas vraiment des passagers comme les autres avec nos vélos bizarres et nos 8 sacoches. Lorsque nous demandons le prix pour passer, on nous prend pour des toubabs plein aux as, ce qui a le don de mettre Hadrien hors de lui. Commence alors une lutte, où nous montrons que nous ne sommes pas pressés et que nous avons peu de moyen. Surtout, ne pas montrer de signe extérieur de richesse. Nous nous asseyons pour un petit riz-sauce des famille et attendons. Alors que nous mangeons, nous discutons avec une dame très sympa venue jusqu’ici pour accompagner un « chercheur d’or ». Elle nous interroge un peu sur ce que nous faisons et où nous allons. Nous lui expliquons notre projet et ce que nous avons déjà parcouru. Nous lui parlons aussi de notre budget serré serré. A ce moment, elle appelle l’un des piroguiers et lui explique que nous ne sommes pas des touristes comme les autres et qu’il faut serrer le prix. Nous voici quelques minutes plus tard dans la pirogue avec nos montures !

Le piroguier souhaite nous faire cadeau du voyage… C’est hors de question évidemment, mais nous réalisons à quel point on a pu nous prendre pour des pigeons.

 

Nous remontons alors en fauteuil pour avancer et rejoindre un village pour la nuit. Je n’arrive pas à avancer. Le moral n’y est pas ! Je réalise à quel point j’avais envie que le voyage africain en vélo s’arrête à Kita ! Des idées noires me traversent. Je doute même d’avoir envie de continuer au-delà de Dakar. Première fois, que je pense sérieusement que la suite va être trop dure et que je ne vais pas tenir. Je me sens faible, j’ai mal au ventre, ça me gonfle !

Hadrien pique mon orgueil et me voilà partie comme une furie ! Ambiance !

Alors que je suis devant (ce qui est rare), je m’aperçois qu’il n’est plus derrière moi, alors qu’il a l’eau ! Je suis ensuite rattrapée par un 4X4 avec 3 Français qui m’interpellent et m’indiquent que nous devrions dormir dans le village que je viens de dépasser faute de possibilités d’hébergement sur les 80 prochains km.

Il s’avère que Nicolas, fait partie de la maison Bouygues ! Ils sont partout ! Il est envoyé pour le compte de Mars pour travailler dans une mine d’or à 80km au Nord de Kéniéba. Nous faisons la connaissance de son épouse et d’Amandine, une jeune ingénieure en VIE !! Ils nous expliquent que le quotidien d’un habitant à la mine est difficile ce que nous voulons bien croire ! Nous regrettons tous qu’ils n’aient pas pris le pick-up parce qu’à cet instant, on aurait volontiers chargé nos vélos et découvert leur univers.

Notre aventure leur plait et Nicolas décide de nous sponsorisé au nom de Mars ! Nous voici avec un très joli cadeau de Noël en poche ! Nous sommes très touchés de ce geste spontané et un peu gênés ! Nos chemins se séparent ici et nous retournons vers le village de Koutouboro.

 

Nous sommes accueillis par les hommes du village réunis autour d’un thé. Ces derniers nous proposent de dormir dans la salle de réunion de la mairie.

Les locaux municipaux sont globalement dans un état assez déplorable et on se demande quand a eu lieu la dernière réunion.

Mais sons serons bien au chaud pour une nuit ici. Les gens sont comme d’habitude extrêmement prévenants et l’instituteur prend particulièrement soin de nous. Il nous explique que nous sommes dans le village principal et que de ce dernier dépendent plusieurs hameaux, dispersés autour. Il enseigne dans l’un d’entre eux.

 

A la nuit tombée, tous nos hôtes reprennent le chemin de leur case. Nos vélos ont tout de même été l’occasion d’une salutation et d’un petit bonsoir bien sympa.

Nous montons la tente à l’intérieur de la salle histoire d’avoir plus chaud et lançons le diner. Ce soir, pour faire remonter la courbe de notre moral, nous sortons le grand jeu : une boîte de haricots verts ! On est tellement contents ! On découvre aussi une sauce vinaigrette « A l’affiche » de nos plateaux repas du bureau avec du vinaigre balsamique !!! Alors c’est décidé ce sera salade de haricots ! Cette odeur de vinaigre balsamique c’est fantastique et le fait de manger du vert !! Le bonheur, c’est pas compliqué en fait ! Spaghettis aux sardines pour continuer et nous voici repus !

Quelques minutes après nous sommes couchés et nous réveillons 11h plus tard ! Quand je pense qu’Hadrien se demandait si nous étions vraiment fatigués physiquement !

Nous packons nos affaires et prenons notre petit déjeuner au soleil. C’est l’occasion pour les hommes qui nous ont accueillis la veille de venir nous saluer. Hadrien se met au pompage de notre eau quotidienne et attire les curieux. Nous quittons tout ce petit monde qui une fois de plus passe le temps autour du fameux thé.

Nous reprenons la route, toujours un peu vaseux. Nous constatons que c’est sans doute sur nos vélos que nous sommes le mieux. La position assise avec la tête bien appuyée est idéale pour éviter les petits malaises que nous connaissons en position debout après quelques efforts !

La route que nous empruntons est neuve ! Il s’agit de la future autoroute reliant le Sénégal au Mali et il s’agit ici d’un axe de développement colossal pour la région. Nous nous sentons un peu comme des pionniers. Nous empruntons une route inconnue du GPS, assez peu empruntée, voire très peu, et absolument splendide. Nous renouons avec le relief et avons des points de vue très chouettes.

Nous sommes surpris par notre performance car nous nous arrêtons pour une pause déjeuner après 39km, ce qui n’était absolument pas prévisible au petit déjeuner. Nous continuons sur la route dont nous pouvons observer les travaux en temps réel. Cette route est réalisée par les Chinois qui emploient des Maliens. Des déviations sont mises en place le long de la route principale, et la piste y est moins bonne. J’y réalise un superbe vol plané suite à la chute de ma poche à eau ! Je m’étale dans la boue, sans mal, juste très sale !

Nous continuons notre chemin à la recherche d’un endroit où dormir. Le soleil commence à descendre et nous offre un spectacle grandiose de lumières. Alors que nous effectuons un arrêt dans un village, mon dérailleur arrière perd une pièce maîtresse et me voici dans l’incapacité de rouler. Aussi, Hadrien Mac Gyver ne s’affole jamais devant une situation nouvelle et parvient après récupération de la pièce à réparer mon vélo et ce, en un temps record ! Bravo !

Nous nous remettons en route et atteignons alors le camp de base du chantier routier tenu par des Chinois et atour duquel un village s’est développé. Il abrite les travailleurs du chantier venus de toutes les provinces du Mali. Nous recevons un très bon accueil de la maîtrise chinoise qui nous offre de l’eau et que la béquille de fortune d’Hadrien amuse beaucoup !

Ce village représente un peu le lieu de tous les possibles et nous y rencontrons des gens cherchant du travail comme des chercheurs d’or et des ouvriers.

 

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