Date : 18 et 19/12/10
Rédacteur: Anne
Nous quittons notre école et retournons vers le village pour faire quelques emplettes. Hadrien a repéré un vendeur de miel et nous repartons avec 2L du produit miraculeux. Nous nous attablons
ensuite autour d’un petit déj trop copieux dont nous paierons les effets secondaires toute la matinée.Ce matin comme le précédent, je n’ai aucune envie de pédaler ! Mais vraiment aucune envie.
J’ai trainé sur mon matelas, J’ai rangé les sacoches de mauvaise grâce et là vraiment l’idée de me remettre sur ma bicyclette me fatigue d’avance. Malgré tout, nous repartons et passés les
20 premiers km, nous avançons bien. Mon idée est de faire un maximum de distance avant le déjeuner parce qu’après nous sommes moins performants.Nous constatons que le Mali est beaucoup plus
pauvre dans ses infrastructures de restauration que le Bénin et le Burkina. Nous traversons des hameaux que la carte nous indiquait comme des villages. Ici, les « goûte au bonheur » sont juste
des boutiques miteuses avec un congélateur branché ou pas ! Les stands de riz sauce sont globalement rares…Nous trouvons cependant un stand « luxueux » avec un endroit où s’asseoir à l’abri des
regards et du soleil. Je ne suis pas très bien… Pour autant, nous dégustons un ananas succulent.Je supporte de moins en moins le soleil et commence à développer une hypersensibilité. Sans doute
l’anti-paludéen y est-il pour quelque chose ? Comme on dit ici, nous « filons » et nous visons de pouvoir faire 90km. Mais la géographie en a décidé autrement. Nous atteignons le village de
Zantiguila, dernier avant une forêt classée sur 30km. Nous avons fait 86km. Honnête !Nous posons notre tente dans une école. Les enfants ne parlent pas français du tout et nous regrettons de ne
pouvoir avoir d’échange avec eux. Nous apprécions cependant d’avoir la possibilité de prendre une douche au sceau d’eau et de laver nos vêtements !A la nuit, nous rejoignons le centre-ville
pour un diner sur le pouce à base de brochettes de moutons et de frites. Ici, c’est un point d’arrêt des bus et des taxis brousse. Aussi l’offre de choses à grignoter est à la hauteur. Il n’est
pas rare d’ailleurs d’entendre des cris, comme des pleurs d’enfants au passage des taxis. En y regardant mieux, on se rend compte qu’il s’agit de chèvres attachées sur le toit du camion qui
souffrent ! Horrible ! On retrouve aussi des poules et des coqs attachés de la sorte. Qu’en font-ils quand ils les descendent ? Le must reste la vision de la vache allongée sur le toit du taxi,
attachée et calée avec des sacs de riz ! Atroce !
Hadrien arrive tant bien que mal à passer le coup de fil à sa famille réunie, quasiment en équilibre sur un barril d’essence, seul endroit où on capte orange dans le village ! Assez folklo mais
efficace !
Ce matin, nous reprenons la route avec la promesse d’arriver enfin à Bamako. Nous sommes ravis que ce soit la dernière journée. Nous sommes physiquement atteints. Nous roulons à travers la forêt
classée… sur 30km effectivement. Les camions et les bus ont tendance à considérer que leur passage est prioritaire sur nos vies et à deux reprises, nous avons eu un peu peur. Nous arrivons à un
barrage de police où l’officier du bord de la route, contrôle la circulation depuis sa chaise longue et avec pour seul moyen de communication, son sifflet. C’est ainsi qu’il me demande de me
ranger. Mon vélo est sur sa béquille et dans la précipitation, tombe. Deux minutes plus tard, c’est moi qui m’étale de tout mon long alors que mon pantalon s’est pris dans un élément du vélo. Et
paf ! la Anne ! Je remonte haineuse, crevée et sans raison particulière, je me mets à pleurer comme une gamine en me demandant bien pourquoi. C’est idiot, mais ça fait un bien fou ! A 50km, une
pause se fait sentir. Le soleil brûle terriblement la peau et j’ai les mains brûlantes malgré toute la crème que j’ai pu y mettre. Mais où pouvons-nous trouver quelque chose à manger ?
Aujourd’hui c’est dimanche et il est encore plus compliqué de trouver un endroit où se poser. Nous nous arrêtons à 3 reprises et essuyons 3 refus avant de trouver un endroit où nous testerons une
sauce verte non-probante.Bamako commence à se faire sentir, nous sommes dans ses faubourgs. Nous sommes en principe à 20km du centre.La route d’entrée dans Bamako est plutôt bonne d’autant que
nous y découvrons une piste cyclable. Ici on ne fait pas de distinction entre les motos et les vélos et tout le monde circule joyeusement sur cette bande de goudron.Grâce aux indications de Loïc
et de celles des personnes interrogées sur la route, nous pénétrons dans la ville et traversons le fleuve Niger. C’est très beau. Petite pensée pour le pont Alexandre III sous la neige !Nous
remarquons le contraste toujours plus fort entre les capitales et les zones rurales que nous avons traversées. Ici, les allées sont droites et plantées. On a presque une impression de Disney
Land. Nous avons emprunté un échangeur tout neuf, quand les routes en goudron sont globalement rafistolées… Nous rejoignons le quartier ACI 2000 et l’appartement de Loïc qui nous accueille
pour quelques jours chez lui ! Nous sommes sales et apprécions une superbe douche ! On y est arrivé !
Écrire commentaire
Amaury P. (jeudi, 30 décembre 2010 14:15)
coucou les zamis,
je viens de lire votre récit malien et ça m'a ramené à bien des souvenirs. Je dois vous avouer ma très grande admiration pour avoir fait autant de km au mali en pédalant, avec la chaleur et les conditions sur place ça me paraissait vraiment impossible!! C'est pas de chance pr le coup de la pinasse à Ségou, car ça vous aurait bien reposé..
En tout cas Anne, si ça peut te rassurer, même sans l'effort physique j'ai déjà eu envie de pleurer au Mali ;).
Mais bon aussi surprenant que ça puisse paraître, le Mali restera un de vos meilleurs souvenirs même si ça a été spécialement dur (théorie de marathonien)!
En tout cas merci pr votre blog vous vendez bcp de rêve!!!!!
bon repos au sénégal et courage pr la suite!!
Bisous
Mélanie (vendredi, 07 janvier 2011 11:29)
Mais où êtes vous passés ???