Atteindre Ouagadougou avant vendredi midi !

Date : 01 à 03/12/10

Rédacteur : Anne


Dans l’ensemble nos nuits sont courtes et agitées. Nous avons eu la mauvaise idée de renvoyer nos sacs de couchage en France en présumant que la température au cours de notre voyage africain serait identique à celle que nous avons connue à Cotonou. Erreur ! En effet, si les journées sont chaudes, nous constatons que les nuits sont fraîches voire très fraîches et vers 2h du matin depuis plusieurs nuits nous réveillons pour enfiler tout ce qui nous tombe sous la main et qui pourrait nous apporter un peu de chaleur. De plus, nous campons dans des cours où nous cohabitons avec des poules, des coqs et des ânes qui peuvent avoir le sommeil particulièrement léger. Pas besoin de réveil me diriez-vous ? ! sans doute mais nous nous réveillons très fatigués !
Après un petit déjeuner avec nos hôtes nous reprenons la route direction Ouagadougou. Nous avons 215km à faire en 2,5 jours afin d’atteindre la capitale burkinabée avant la fermeture des administrations. En effet, nous souhaitons récupérer notre visa pour le Mali vendredi afin de continuer notre route le dimanche.

 

Nous voici donc lancés sur la route avec un objectif kilométrique en tête de 80-85km. Nous retrouvons le goudron à Tenkodogo. Parce que nous avons apprécié d’être tranquilles sur la route, nous décidons de continuer sur les routes secondaires et de nous diriger vers Garango. La route est toujoirs aussi chouette et nous ne sommes jamais seuls. Je suis particulièrement subjuguée par ces femmes qui tout en pédalant arrivent à donner le sein à leur enfant et continuent à la bercer dans le dos. Comme dirait Hadrien, la poussette Mac Laren est complètement dépassée !Rien de particulier dans cette journée mise à part une sieste carabinée sous un arbre !
Alors que nous pédalons et que nous avons 70km dans les pattes, nous sommes arrêtés par la gendarmerie de Niaogho tout à la joie de découvrir nos vélos. Hadrien accueille leur enthousiasme avec froideur. Nous sommes nazes et nous voulons atteindre notre objectif au plus vite ! Mais après nous avoir rappelé qu’on doit se présenter à la gendarmerie des endroits que nous traversons, ces derniers nous indiquent que le prochain village après Niaogho se trouve à 30km et qu’entre les deux il n’y a que la brousse ! Impossible de dormir au milieu de nulle part, ou au moins très déconseillé ! Nous rebroussons donc chemin, bon gré mal gré à la recherche d’un endroit où dormir. Nous avons avant tout besoin d’eau et l’idée de dormir dans le village près de la pompe nous irait bien. Nous nous dirigeons donc vers la fameuse pompe qui se trouve à côté de… l’école ! Or, notre arrivée coïncide avec la sortie de classe ! Erreur fatale ! Voici un essaim d’écoliers qui se précipitent sur nous ! Nous reprenons nos vélos mais assistons à une émeute avec des enfants qui nous suivent coûte que coûte  y compris le fait de se faire écraser sur la route ! Nous réalisons que nous créons un danger pour ces enfants et arrêtons notre « fuite » le temps de trouver une solution.

Je tombe sur un homme très gentil, curieux de nos vélos et qui m’interroge sur notre projet. Il s’avère qu’il habite justement la maison au bout du chemin et qu’il ne voit pas d’inconvénient à ce que nous plantions notre tente dans son jardin.

Nous voilà donc chez Josias et sa famille et les enfants du village !! La pauvre femme qui nous a vus arriver avec toute l’école !! Mais elle est restée très calme ! Nous faisons alors connaissance avec notre hôte qui nous indique qu’il est chercheur en linguistique et notamment qu’il contribue au développement de la langue bissa (langue locale dans la région). Il participe au projet de mise en place d’école pilote où la langue bissa serait enseignée à l’oral et à l’écrit dans les petites classes avant le français. Il semblerait que l’enseignement de la langue maternelle favoriserait la compréhension de certaines matières. Son boulot est cependant davantage tourné vers les populations illettrées qui parlent le bissa et qui ne peuvent pas écrire. Ce passage de l’écrit à l’oral leur permettrait d’acquérir une plus grande autonomie

.D’autre part, nous suivons avec lui l’évolution des résultats des élections de Côte d’Ivoire. Si le monde suit avec beaucoup d’attention les élections de ce pays le Burkina Faso se sent particulièrement concerné par les résultats. En effet, de nombreux Burkinabés ont choisis de vivre en Côte d’Ivoire et beaucoup d’habitants du Burkina ont une connaissance dans ce pays où y ont vécu eux-mêmes ! Rien toujours rien la commission a jusqu’à minuit pour statuer !

 

Nous passons une nuit mouvementée avec la colère de l’âne dans la nuit puis le coq râleur du tout petit jour, jusqu’au lancé de la poule suicidaire sur la tente ! On serait presque contents de se lever… Petit déj avec Josias, nous faisons le plein d’eau et en route pour avaler plein de km direction Ouaga toujours. Nous roulons vite et bien rattrapons le bitume au déjeuner. Nous savions que Guiba était la « ville jonction » et nous nous attendions à une ville conséquente ! Mauvaise appréciation il s’agit d’un mini bled avec 2 commerces dont un maquis. Nous nous arrêtons donc pour une pause réparatrice et nous échappons de justesse à une soupe dans laquelle des têtes de moutons mijotent tranquillement. Hadrien est écoeuré ! Ce sera un « riz-sauce » pour nous avec deux grands cocas ! Nos longues heures de pédalage nous ont permis de mener de longues réflexions sur notre retour et leurs conditions… Ainsi nous échangeons sur ces points. Pas simple mais intéressant !

Pas de sieste aujourd’hui nous devons avancer. Nous atteignons Kombissiri après 95km, sur les rotules. Nous aurions besoin d’un peu de réconfort voire d’un lit. Nous espérons que le presbytère de la ville puisse être le lieu de paix et de repos que nous recherchons. Nous arrivons en plein milieu du catéchisme des enfants. Visiblement, nous dérangeons le prêtre de permanence. Il demande à son supérieur s’il est possible que nous dormions là, sans conviction ni chaleur. C’est finalement sous la tente que nous dormirons après avoir quémandé un seau pour se débarbouiller. C’est la première fois que nous essuyons un tel accueil et sommes déçus. Entre temps les enfants du caté nous ont rejoints toujours aussi curieux. Hadrien leur fait une démonstration de vélo couché et roule sur une épine ! Première crevaison ! Et leçon de rustine pour les gamins ! Ah, les leçons de choses, c’était le bon temps !Nous décidons d’aller noyer notre chagrin dans la bière burkinabée… (J’exagère évidemment !)Nous dinons dans un maquis en bord de route à base d’un fameux riz sauce et découvrons dans la sauce des tripes ! Hadrien n’en peut plus et rêve d’un diner européen !

Ouagadougou
Ouagadougou

Un chien aboiera une bonne partie de la nuit à proximité de notre tente, les cloches sonneront vers 5h30 ! Nous sommes épuisés ! Nous avons encore 40 km pour atteindre Ouagadougou ! Nous filons et trouvons une route en travaux. Les 30 premiers km sont avalés sans difficulté, les 10 derniers km sur une piste en travaux au milieu des camions  et des deux roues nous semblent bien longs ! Nous rencontrons un nouveau curieux et lui demandons notre chemin pour atteindre l’ambassade du Mali.Ce dernier nous y escorte, adorable ! Nous faisons notre demande de visa. Rien de plus simple, il faut repasser chercher nos passeports vers 16h !!!Nous nous mettons alors en quête d’un endroit où dormir. Cathédrale : complet. Nous rejoignons donc une adresse du Lonely Planet et sommes très agréablement surpris de notre découverte. Un ensemble en recul de la ville très vert, plutôt calme et très propre.
Après une installation rapide, nous déjeunons au restaurant de l’hôtel qui propose des plats qui changent. Je me lance dans le filet de zébu et ne regrette pas du tout mon choix ! Nous rencontrons à cette occasion un couple de voyageurs suisses, Rachel et Daniel, parcourant l’Afrique sac au dos. Nous avons plusieurs points communs et échangeons sur nos expériences respectives.
Nous récupérons nos passeports comme prévu à 16h et rentrons à l’hôtel tranquillement à pied. Nous pouvons alors sentir l’atmosphère de cette ville poussiéreuse mais néanmoins sympathique. Le cours de la banane a doublé par rapport à 45 km avant ! Les capitales décidément !
Nous dinons avec nos amis suisses et sommes rejoints par Ismaël, habitant de Ouaga qui nous éclaire un peu sur l’intérêt des Burkinabés pour la situation Ivoirienne. Les résultats ont changé pour la deuxième fois. Gbabo est repassé devant alors que Ouatarra était donné vainqueur quelques heures avant. Nous nous interrogeons sur le rôle des nations étrangères dans ce genre de situation et craignons pour la suite.

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Commentaires: 2
  • #1

    guillemard (vendredi, 17 décembre 2010 19:06)

    Coucou les neveux
    Je viens de vous lire ,c'est super ,j'ai fait un bon voyage !
    Continuez à nous faire rever nous pensons bien à vous et vous envoyons tous nos encouragements et vous souhaitons un joyeux Noel..ou ?
    Baisers des Dele

  • #2

    Bab's (lundi, 20 décembre 2010 17:30)

    Coucou les amis,

    J'ai un peu honte, c'est seulement mon premier passage sur les véloptimistes. Merci pour ce récit vivant qui vous ressemble bien. Votre voyage a l'air haut en couleurs!
    Je pense bien à vous

    Joyeux Noël en avance !

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