«Mission Soudougui !»

Date : 28/11/10

Rédacteur : Anne

 

Mission Soudougui
La nuit fût brève. En effet, les villageois de Tagou ont la fâcheuse tendance de faire hurler leur poste de radio toute la nuit sur Radio Lomé. Est-ce que quelqu’un écoutait vraiment, est-ce qu’il s’agissait de dissuader les pilleurs ? On n’en sait rien, toujours est-il que nous avons suivi le programme de la nuit dans son intégralité ou presque. Nous avons tenté le papier toilette mouillé en guise de boule Quiès (et avons d’ailleurs eu une pensée émue pour les Globicyclette qui nous avaient fortement recommandé d’en apporter !). Nous avons finalement bien ri de notre situation mais avions conscience que la journée du lendemain serait plus dure ! Nous avons eu froid au petit matin et parce que nous avons renvoyé nos sacs de couchage, nous faisons avec les moyens du bord…La radio n’ayant absolument pas dérangé les coqs, ces derniers étaient sur le pied de guerre à 6h et ne semblaient pas tenir compte de notre temps de sommeil pour indiquer qu’il était l’heure de se lever.Nous nous arrachons finalement de nos matelas et nous préparons. Petit déjeuner à base de gâteaux « Glucose » et de « gâteaux » qui sont en fait ici de délicieux beignets. Ces beignets sont pour nous la garantie d’une matinée à beaucoup de km… Sauf peut-être aujourd’hui.

 

Nous interrogeons d’autres personnes que celles d’hier soir concernant la sécurité de la route que nous souhaitons emprunter. Nos interlocuteurs sont formels, il n’y a rien à craindre. Nous décidons donc de poursuivre notre idée et négocions avec 4 d’entre eux un voyage en pirogue pour nous faire traverser le lac. Après une négociation rondement menée, nous quittons le village pour l’embarcadère. Nous déchargeons nos vélos et ces deniers se retrouvent sur une pirogue avec quelques sacoches. Hadrien et moi-même suivons nos montures dans une deuxième barque, un peu stressés qu’elles tombent dans l’eau, mais complètement excités et ravis de l’expérience. Le lac est splendide et cette vision nous rappelle qu’en France il neige, et qu’à ce moment précis nous ne troquerions notre place pour rien au monde !Arrivés au « débarcadère » de l’autre côté du lac, nous sommes accueillis par deux enfants en train de trier le poisson qu’ils ont pêché la veille. Ils sont très mignons et nous aident à pousser nos vélos dans le sable, nous indiquent la route, causent avec nous, ravis de voir des Blancs et leurs drôles de vélos. Quelques mètres plus loin nous arrivons au campement d’un village de pêcheurs. Là encore, nous sommes arrêtés et accueillis par des gens curieux, heureux de découvrir nos vélos, surpris par l’aventure, incrédules de notre point de départ et de notre point d’arrivée africain ! Dans notre comité d’accueil, il y a de tout. Les femmes sont particulièrement sympathiques et souvent très belles ! Leurs sourires sont communicatifs et ça donne la banane pour la journée.

Le chemin est mal aisé pour rejoindre la route que nous cherchons, et après 5 km à pédaler dans le sable, nous trouvons finalement une superbe piste de terre rouge. Ouf, nous pouvons enfin rouler.Dans le village qui se trouvait avant cette fameuse piste, un monsieur nous indiquait quelque chose à propos de la route à prendre lors de notre arrivée à un embranchement et à la ligne électrique. Lors du choix à faire, Hadrien et moi aurons compris deux choses opposées, classique !
Nous arrivons donc à ce fameux carrefour et ne sachant pas statuer sur la route à prendre, nous interrogeons deux femmes qui nous assurent que Soudougui est au bout de la route qui suit la ligne électrique, alors que la belle piste continuait à droite. Le local a toujours raison, nous suivons les conseils de nos vielles. La route en question en complètement ensablée, mal entretenue et je commence à me dire que nous faisons fausse route. Hadrien partage mon sentiment. Notre GPS vient s’en mêler en nous disant que nous sommes dans la bonne direction mais que la route est à 500m sur notre gauche. Je vais voir la fameuse route et croise un jeune homme, qui m’indique la route pour Soudougui comme étant une voie encore plus en friche que la précédente. Nous sommes harassés par la chaleur, nous n’avons fait que 20km, nous avons poussé et poussée encore nos vélos. Une pause s’impose. Nous sommes au milieu de la brousse et notre réchaud nous permet de nous faire des pâtes correctes mais ne procurant aucun plaisir… Nous parlerons de besoin purement vital. Alors que nous allions prendre la route en friche, qui correspondait à la route du GPS, nous rencontrons un groupe de jeunes hommes intrigués par nos vélos. Nous leur exposons notre situation et ils  nous indiquent que la piste splendide que nous avons laissée, menait elle aussi à Soudougui. Nous n’avons ni l’un ni l’autre l’intention de faire demi-tour et nos amis nous proposent de nous mener à la route en question en passant par un petit chemin qui mène à leur village. Nous sommes escortés à vélos sur un chemin étroit où je ne manque pas de tomber, sans me faire mal, mais c’est toujours vexant !Comme à chaque arrivée dans un village, plusieurs personnes nous rejoignent. Cette fois, nous découvrons un petit singe. Il s’agit d’un animal capturé par les villageois et qu’ils revendront en tant qu’animal de compagnie à de riches clients.

Nous sommes désormais sur la bonne voie et « filons », comme on dit ici. Après 20km et une route splendide longeant plusieurs villages de cases très jolis, nous atteignons notre but pour la journée.
Il nous arrive alors quelque chose d’extraordinaire. En entrant dans la ville, nous sentons tous les yeux se tourner vers nous et c’est plusieurs dizaines d’enfants qui se mettent à notre suite. Nous prenons un vrai bain de foule, c’est une sensation bizarre et je suis intimidée. Les gens se regroupent autour de nous alors que nous garons nos vélos. Les questions fusent ! même en parlant des langues différentes, nous nous comprenons avec une vieille dame qui a une patate incroyable. Nous nous frayons ensuite un chemin pour faire quelques courses. Les enfants nous suivent à la trace ! nous récupérons ensuite nos vélos pour nous diriger vers la pompe du village ! nos petits amis sont de plus en plus nombreux et curieux. Hadrien est le centre de toute leur attention, il les interroge sur ce qu’ils font, âge, classe… arrive le moment où nous devons pomper l’eau du puits pour la filtrer et la mettre dans nos poches à eau. Le filtre constitue un nouvel instrument bizarre.Nous montons ensuite la tente. C’était génial de les voir s’éclaffer lorsque nous avons tendu les piquets et que la tente prend forme. Ça m’a fait plaisir de voir que d’autres trouvaient magique qu’avec 2 piquets et un bout de tissu, on puisse fabriquer une maison. La réaction a été spontanée ! Après avoir monté la tente, tout le monde a applaudi, entreprise commune car nos amis ont participé en nous apportant les pierres qui nous ont servi de maillet !

Nous profitons alors d’avoir de l’eau pour nous doucher ! Un vrai bonheur après la poussière de la piste qui nous couvre de la tête aux pieds !! Hadrien a toujours son fan club qui l’attend devant la porte de la douche. Je discute 5 min avec deux pré-adolescentes, un peu intimidées, mais très gentilles.Hadrien apprend aux garçons à faire un avion en papier quand je m’essaye au jeu du pneu et du bâton (ça doit avoir un autre nom, mais je ne le connais pas !) avec une grande maladresse. Alors que nous nous dirigeons vers le village pour diner, nous sommes escortés par nos jeunes amis qui nous devancent par des roulades exceptionnelles ! Nous prenons un immense souffle de fraicheur et de joie. Hadrien me dit qu’il faut en profiter car ce genre de moments ne se reproduit pas deux fois. Je pense qu’il est dans le vrai, une fois de plus.Nous arrivons à la nuit, après la bataille bien qu’il ne soit pas très tard. Hadrien apprend d’un commerçant les endroits où diner, boire une bière… Nous apprenons aussi qu’il y a une paroisse dans le village, que la population est constituée d’agriculteurs et d’éleveurs et que le village est plutôt un gros village pour la région. Après avoir fait le tour des stands de riz vides ou quasi, nous nous rabattons sur de délicieuses frites de patate douce que nous accompagnons de deux chocolats chauds au lait concentrés (une catastrophe calorique mais tant pis). Nous sommes calés !!Demain avant de partir nous irons nous enregistrer au commissariat et saluer le maire du village… Mission accomplie !

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