Un programme bien chargé

Date : 11-12-13-14/11/10

Rédacteur : Anne

Notre formidable comité d’accueil a tout prévu pour nous et tout le monde est  aux petits soins. Malgré notre arrivée toute récente, j’ai l’impression d’être au Bénin depuis une semaine et de bien connaître les gens qui nous reçoivent. Sans doute est-ce lié à Serge et au fait qu’il m’ait déjà énormément parlé de son pays et de sa famille. Bref, je suis sous le charme. Je ressens dans chaque échange, la place du cœur et de l’amitié partagée… ça paraît tarte comme ça. Hadrien m’a dit un truc juste : « l’Afrique te va bien ! Un endroit où tu parles d’abord avec ton cœur où les sentiments sont souvent plus forts que la raison ! » ça me plait comme façon de voir les choses.

Hervé ou plutôt l’abbé Hervé nous invite chez lui pour passer deux jours à Lokpo. Il s’agit d’un village dans une cité lacustre à quelques km de Ganvié au nord de Cotonou. Nous avons rendez-vous à 10h à Cotonou mais notre ami ne nous rejoint finalement qu’un peu plus tard. Sans doute pour se venger de nous avoir attendu la veille ! ;-) Juste le temps pour nous de découvrir l’univers de notre nouvelle maman Euphrasie et nous filons.

 

Hervé ou plutôt l’abbé Hervé nous invite chez lui pour passer deux jours à Lokpo. Il s’agit d’un village dans une cité lacustre à quelques km de Ganvié au nord de Cotonou. Nous avons rendez-vous à 10h à Cotonou mais notre ami ne nous rejoint finalement qu’un peu plus tard. Sans doute pour se venger de nous avoir attendu la veille ! ;-) Juste le temps pour nous de découvrir l’univers de notre nouvelle maman Euphrasie et nous filons.Enfin, pas tout à fait… En effet, à la boulangerie, nous avons rencontré Sœur Marie-Laure, une amie de l’abbé Hervé. IL s’agit d’une religieuse italienne d’un  certain âge avec un fort caractère et un débit de parole tout à fait respectable. Cette dernière sollicite le Père Hervé pour l’emmener dans une boutique où la vendeuse lui a dit qu’elle pourrait lui vendre une Vierge de Lourdes d’une taille supérieure à 1m pour la nouvelle grotte mariale de sa congrégation. On sait de la boutique qu’elle est en face du marché St Michel qui est un immense marché, qui s’étend sur plusieurs centaines de mètres. C’est trop peu pour retrouver l’endroit et après avoir tourné pendant plusieurs minutes, la Sœur décide de revenir le lendemain. Nous abandonnons notre quête mais savons que ce n’est que partie remise.Nous laissons Sœur Marie-Laure rentrer en taxi et nous mettons en route pour notre destination finale. Pour se faire nous empruntons la route entre Cotonou et Abommey. Nous comprenons alors la notion de nids de poule sur la route principale du pays. Elle en est pleine et seules de grandes embardées permettent de les éviter. Je m’imagine avec mon petit vélo au milieu de ce trafic et sens une boule se former dans mon ventre ! ça va pas être de la tarte de circuler sur les routes béninoises ! Le plus vite on trouve des pistes, le mieux ça sera !Nous arrivons alors à un hôpital où nous garons la voiture et prenons  un zem. Le père sur un et Hadrien et moi sur l’autre. Trop chouette comme impression ! ça file, j’adore ! Nous passons dans le sable et dans des flaques et réalisons la suprématie de la moto par rapport au vélo pour ce genre de terrain. Nous arrivons alors à l’embarcadère où nous attendent des pirogues qui nous permettront de rejoindre le village. Le Bénin a subi, il y a peu, de graves inondations et nous pouvons constater la montée des eaux. Autour de notre pirogue se trouvent d’autres pirogues transportant de lourds chargements de bois notamment. J’admire ces femmes capables de porter des kilos de ces matériaux sur leur tête. De nombreux enfants sont là. Les gens sont un peu étonnés de nous voir ici, nous seuls yovos (blancs). Mais ils sont extrêmement souriants et accueillants.Nous arrivons alors au presbytère, la plus belle maison du village, où nous retrouvons l’abbé Barnabé vicaire de la paroisse d’Hervé. Après le déjeuner, petite sieste avant de partir visiter le village et le lac. Cette visite est l’occasion d’un échange extrêmement intéressant avec Hervé sur les particularités d’une cité lacustre et les conditions de vie associées. Une cité lacustre nécessite pour rejoindre la terre ferme de disposer d’une pirogue et a tendance à rendre les déplacements moins aisés. L’eau isole le village des loisirs et autres accès à la culture.Les villageois sont, pour la majorité, illettrés, ce qui limite les échanges et le soutien, voir la prise d’initiative au sein de la paroisse. Nous comprenons que cette vie présente un certain nombre de contraintes mais que le défi pour un prêtre est immense. 

 

Au cours de notre ballade, Hervé nous montre les initiatives de développement réussies et celles qui ont capoté. Nous sommes émerveillés par la beauté des lieux et très touchés par la misère des gens. Nous partageons donc pendant deux jours le quotidien de nos deux amis. Le lendemain, nous assistons à la messe qu’Hervé a la gentillesse de traduire en simultané pour nous. C’est un moment extrêmement fort.

Notre séjour s’achève à Lokpo et nous faisons le chemin dans le sens inverse pour rejoindre Cotonou. Mais Sœur Marie-Laure, nous a invités à déjeuner dans sa congrégation pour son anniversaire. Nous découvrons alors le travail extraordinaire de ces religieuses. Ces dernières sont à l’origine d’un projet d’école maternelle, élémentaire et secondaire pour les enfants des villages environnants. Les bâtiments sont neufs et bien terminés. Le projet est splendide. La Sœur Clarisse nous expose les étapes du projet et nous sommes émerveillés par l’avancement de la réalisation. Les sœurs sont maître d’ouvrage de l’opération et directrices de l’école.

Chaque année elles ouvrent de nouvelles classes à des enfants auxquels elles offrent un enseignement de qualité et une prise en charge quotidienne au-dessus de ce qu’offrent d’autres établissements pour une participation modique. Nous visitons ensuite les classes et c’est une horde d’enfants qui se jette sur nous. Je suis aux anges et fais mon plein de douceur pour la journée. Nous sommes très amusés Hadrien et moi-même, car les enfants à notre arrivée s’exclament en cœur : « Bonjour Ma Sœur ! » Et oui, les blancs ici sont des religieuses !

Après un bon déjeuner, nous quittons les Marcellines pour visiter l’ancienne paroisse d’Hervé. Nous rencontrons le père Anhissey qui éclate de rire quand nous lui parlons de notre projet de tour du monde à vélo ! Globalement les Béninois ont du mal à nous croire et nous retrouvons l’incrédulité que nous avons connue avant notre départ… Pas évident pour nous, car même si nous avons parcouru 2500km avant le Bénin, nous ne savons pas encore ce que donne le pédalage en Afrique Noire et j’avoue que parfois cette incrédulité pourrait s’avérer contagieuse !


Mais revenons à Sœur Marie-Laure et à sa statue !! L’aventure continue et nous la conduisons jusqu’à Cotonou pour récupérer le fameux objet ! Cette fois, nous trouvons la boutique sans grande difficulté. Malheureusement, la dame n’a pas la statue demandée. Mais elle peut aller la chercher. D’un coup de zem et 15 min plus tard, revoici notre vendeuse avec sa statue. Entre temps Sœur Marie-Laure nous fait part du fait que désormais les Chinois savaient tout faire, même des Vierges, mais que comme ils ne connaissaient pas la signification des objets religieux, ils fabriquaient des Vierges avec des manteaux rouges ! A-t-on déjà vu une Vierge avec un manteau rouge !! Elle en a vu chez d’autres sœurs, et espère qu’il ne s’agira pas de ça ! Raté ! La Vierge « Made in China » du paquet porte un manteau rouge ! Même pas la peine de la sortir, ça ne va pas. La dame montre un certain mécontentement, Sœur Marie-Laure est très déçue, nous sommes liquéfiés et Hervé qui nous a transportés toute la journée a une patience d’ange… Prochaine étape : récupérer l’argent donné à la dame pour aller chercher la statue. L’affaire est malaisée, Hervé nous ramène chez Euphrasie pour gagner du temps.

 

Euphrasie, la Gerbe d'or, LA boulangerie

De retour chez Euphrasie nous lui racontons notre journée et comme chaque soir depuis notre arrivée nous avons droit à notre surprise du chef ! Ce soir ce sont des pâtisseries françaises : éclairs, millefeuille, religieuse ! Et nous qui croyions que l’Afrique serait plus dur d’un point de vue alimentaire. Nous partageons toutes ces délicieuses choses avec les filles d’Euphrasie, toutes aussi gourmandes que moi.Le programme du week-end est booké, nous partons avec Mathilde volontaire pour un an dans un journal franco béninois à Grand Popo au sud-est du pays à 15km de la frontière avec le Togo. Nous partons avec le chauffeur d’une de ces amis et les routes n’étant pas franchement meilleures, nous tombons dans une ornière et perdons un enjoliveur. Hadrien se lance pour le rattraper. Quelques mètres plus loin, nous continuons notre slalom entre les nids de poule et deux personnes en moto, nous indiquent que nous avons perdons un second enjoliveur ! Commence alors une course pour récupérer la pièce. Demi-tour : rien, sur la route rien non plus, puis demi-tour encore et c’est finalement un homme qui avait vu la voiture avec les Yovos faire demi-tour qui nous rapporte le précieux morceau de plastique. Cyril notre conducteur nous explique qu’il arrive que lorsque les voitures perdent leurs enjoliveurs, ces derniers se retrouvent en vente au bord de la route et que le conducteur ait à racheter son propre enjoliveur. Ah l’Afrique !!

Nous arrivons enfin à Grand Popo, station balnéaire du Bénin s’il en est. Nous sommes sur l’Océan Atlantique qui tape par rouleaux. Cocotiers, sable et petite maison sur la plage. Nous sommes aux anges ! Nous nous mettons alors en quête d’un endroit où déjeuner et atterrissons dans un restaurant où nous sommes les seuls clients. Nous commandons du poisson grillé pêché « hier nuit » (le soir commence au Bénin à partir de midi et lorsque les gens se croisent à partir de 12h01, le salut usuel est « bonsoir »). Nous attendons 45 min au moins, car il faut tout préparer, mais ne regrettons pas notre choix. Perrine, la quatrième de la bande retrouve même un admirateur secret…Après le déjeuner, nous suffoquons de chaleur et enfilons nos maillots pour un bain à 28 ou 29°C minimum ! Nous sommes vite rejoints par les habitants du village plus amusés par le bain avec les blancs que par le bain lui-même. Mathilde et moi-même nous faisons draguer par Fréjus 14 ans, précoce mais efficace !Sur la plage, les pêcheurs remontent un immense filet lancé depuis la plage. Ils sont au moins 30 personnes pour le ramener au son du sifflet qui rythme les mouvements et des chants. C’est un très beau spectacle !Le soleil se couche et après une bonne douche nous passons à la phase apéro. Au programme bière, cacahuète et saucisson envoyé par Maman, un vrai bonheur. Après un demi-verre, nous sommes chiffon carpette mais avons des échanges très intéressants avec nos amies sur le pays que nous visitons.Nous nous mettons ensuite en route pour retrouver des amis de Perrine volontaires aussi et passant le week-end à la plage. Le Lions Bar nous offre un cadre sympa, du reggae et de très bons cocktails.

Mais la pluie nous surprend et ce sont des torrents d’eau qui se déversent ! Nous attendons une accalmie avant de rentrer. La nuit est mouvementée entre moustique et pluie mais le réveil se fait sous le soleil ! Après un petit déj’ nous nous mettons en route pour la messe dominicale. Les gens sont habillés avec leurs plus beaux habits en bazin. Les familles viennent pour certaines dans des confections du même tissu. L’assemblée est colorée… Entre français et le dialecte de la région (qui est encore différent de celui de Cotonou même si nous ne maîtrisons pas vraiment le fon ;-)), nous tentons de comprendre le sens de ce que nous entendons.Petite balade sur la plage et déj rapide dans une cafétéria, nous profitons ensuite d’un dernier bain de mer. Les enfants du village sont au rendez-vous ! rangement rapide de la maison, nous nous mettons en route, en quête d’un taxi qui nous ramènera à Cotonou.

L’attente est moins longue que prévu et un taxi, après avoir vidé son réservoir d’essence pour la vendeuse en bord de route, nous propose de nous emmener. En effet, au Bénin l’essence provient des pays frontaliers et est vendu dans des bouteilles en verre. Moins chère qu’à la station, il s’agit d’essence frelatée ou mélangée !Nous partons enfin, tassés à 4 sur la banquette arrière, le conducteur et deux personnes devant sur le siège passager.Nous arrivons à Cotonou sans encombre après avoir profité du paysage, vu mon premier baobab et gouté aux beignets de crevettes vendus sur la route et gentiment proposée par la dame dans le taxi avec nous ! Un petit tour en zem pour finir… Week-end canon !

 

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Commentaires: 1
  • #1

    anne laure gautier (vendredi, 26 novembre 2010 14:03)

    j'aime ça !!! « l’Afrique te va bien ! Un endroit où tu parles d’abord avec ton cœur où les sentiments sont souvent plus forts que la raison ! »

    :)
    beau récit ...

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