Sur la route de Meknès ou l’Hospitalité Marocaine

Date : 15-16/10/10

Rédacteur : Anne

 

Ce matin nous profitons de la Médina de Chefchaouen. Tous les guides sont unanimes, cet endroitest à visiter. Nous confirmons. Nous découvrons une médina bleue et blanche, absolument splendideavec des coins et des recoins tous aussi jolis les uns que les autres. De plus nousapprécions le faitque les touristes ne se déplacent pas en masse et que les faux-guides n’accourent pas. Bref nousprofitons sereinement de notre visite que nous menons à notre façon.

Après notre balade, nous regagnons notre auberge de jeunesse en vue d’un départ imminent. Appel

de Maman à pic… Je suis tellement heureuse de l’entendre !

D’autant que la pression monte… La carte indique des flèches qui signifient que nous allons devoirmonter des pentes à plus de 8% !! J’avoue que l’expérience d’hier m’a suffi et avoue ne pas être enétat psychologique de recommencer. Alors le stress faisant, je pince mes petites lèvres et commenceune mise en condition : imaginer le pire pour être agréablement surprise !

Pas simple pour Hadrien qui se retrouve à nouveau face à sa tortue préférée bien carapacée.

 

 

 

 

 

Après une retraversée de Chaouen et ses pentes, nous sortons de la ville et récompense de notreeffort d’hier, nous descendons une route très jolie pour retrouver la nationale et continuer notreroute vers Ouazzane. Nous savons que nous ne pourrons atteindre Ouazzane pour la nuit que nousaurons à demander un petit coin de jardin pour poser la tente.Nous profitons pleinement des paysages et le passage affreux indiqué par la carte est moins horribleen réalité que dans mon imagination. Ma méthode fonctionne !

Il fait cependant très chaud. Je crame et dois opter pour la casquette. Et il paraît que c’est l’hiver !

Notre route longe les oueds et nous bénéficions d’une vue depuis une route de corniche très jolie.

Lorsque le soleil commence à tomber, vers 17h, nous pensons à notre étape. Là encore, commetoute première fois, nous avons le trac. Nous repérons une maison bleue un peu en hauteur de laroute. Une horde d’enfants nous attend en nous réclament des stylos. Dans notre guide, nous noussommes fait écrire en arabe, la phrase demandant la permission de planter notre tente à côté de lamaison de la personne à qui on s’adresse.

 

 

 

En effet, nous avons pu constater que tous les Marocains ne parlent pas français. En effet, seules lespersonnes ayant suivies des études ont appris le français. Et dans les zones rurales que noustraversons nous comprenons que seul l’arabe oral est un moyen efficace de communication. Il fautdonc que nous apprenions.

Par chance nous rencontrons un monsieur qui parle français et qui nous confie à l’un de ses amis quilui ne parle qu’arabe. Mustafa nous accompagne jusqu’à l’endroit où nous pourrons installer notremaison. Les enfants qui nous ont accueillis sont pour certains les enfants de Mustafa, pour d’autresdes voisins ou plus exactement des cousins. Ils sont extrêmement intrigués par notre manèged’installation. Et monte la tente, et rentre les sacoches et installe le tapis de sol. Au fur et à mesurede notre installation, ils nous gratifient de la moitié d’une orange ou de la moitié d’une grenade.Nous sommes aux anges mais très gênés de tant de soin à notre égard.

 

 

La nuit tombe. Le petit bonhomme de la maison donne à boire aux vaches, les mamans reviennentde la collecte du bois. Nous sommes dans le Maroc que nous souhaitions découvrir.Entre chien et loup, les enfants nous donnent un cours d’arabe. Un, deux, trois… Wahed, jooj, … Ilssont extrêmement fiers de nous montrer leurs cahiers et cartable. Nous sommes ravis de découvrirleurs cours notamment de français.Alors que nous sommes au moment de faire cuire nos pâtes, Lalami, le frère de Mustafa, se présenteà nous et nous propose de le suivre. Yalla ! Il nous fait tout ranger et nous fait jeter l’eau de nospâtes. Nous nous retrouvons dans un immense salon dans la maison de Mustafa avec Mme Mustafamais sans Monsieur. Cette dernière nous sert le thé à la menthe avec du khoubz (pain marocain) del’huile d’olive, du miel et du beurre de lait de chèvre probablement. Nous sommes ravis decettepremière expérience. Lalami fait maints efforts pour que nous nous sentions à l’aise. Entre spagnol,français, arabe et anglais et à force de gestes nous finissions par nous comprendre. ToutelafamilleRegal habite dans le village et chacune des maisons alentours appartiennent à un frère.

 

 

 

 

 

 

 

 

Après le thé, Lalami nous invite chez lui cette fois, afin de nous présenter sa femme Saïda et sa petitefille Tissane. En bon père, il demande à sa femme de préparer un tajine. Nous comprenons que Saïdan’avait pas franchement prévu ça pour le diner mais se met aux fourneaux. Nous sommes un peugênés car nous n’en attendions pas tant. C’est dans une extrême gentillesse et une si grandesimplicité que nos hôtes nous reçoivent, que ça nous semblerait presque louche. En bonsoccidentaux et paranos que nous sommes, surtout après nos expériences précédentes, nous nepouvons pas empêcher de nous dire que tout ça cache quelque chose.Pour nous faire patienter pendant la préparation du diner, Lalami nous montre toutes ses photos,(malheureusement, nous avons oublié les nôtres), nous emmène dans son magasin de poterie sur laroute et nous offre une tasse. Nous ne savons plus quoi dire. Choukrane est un peu faible d’autant que si nous ne l’avons pas dit 50 fois dans la soirée, nous ne l’avons pas dit une.Lalami nous fait goûter son miel, celui qui guérit tout et nous fait comprendre qu’il s’agit d’un produitcher et de qualité. En tout cas, son goût valait le détour.Saïda nous sert alors le plat du jour. Nous sommes ravis de cette découverte. Olives, khoubz, bessa(mélange de lentilles et de fèves) et poivrons préparés d’une certaine façon. Un régal. Au Maroc, iln’y a qu’un verre pour toute la table que l’on fait passer.

 

 

 

 

 

 

Nous remercions chaleureusement Saïda et quittons leur maison. Nous passons par chez Hassan quivit dans la maison du Papa et retournons finalement dans notre tente, repus et heureux. Lelendemain, Fatima la petite fille de la maison fait le siège devant notre tente. Nous packons nosaffaires et sommes invités chez Mustapha pour un petit déjeuner en famille dans la cuisine. Au menuthé à la menthe et beignets ! Le petite déj du sportif. Afin de remercier nos hôtes de leurs milleattentions à notre égard, nous leur offrons notre ultime plaque de chocolat côte d’or Recette duSoleil. Mustapha fait la distribution familiale avec une certaine rudesse, je dois l’avouer vis-à-vis dece chocolat si précieux à mes yeux. Nous ne sommes pas sûrs qu’ils aient vraiment appréciés lachose, mais le coeur y était.Nous quittons la maison de Mustapha pour aller saluer Lalami et Saïda avant de repartir. Nouséchangeons nos numéros de téléphone et nos adresses. Nous sommes les bienvenus sinousrepassons, et quand nous aurons notre chez nous, nous nous ferons une joie de leur ouvrir très grandnotre porte.

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette expérience m’a particulièrement interpelée. Premièrement, parce qu’on se demande comment nous aurions réagi si 2 parfaits inconnus sur des vélos un peu bizarre nous avaient demandé un coin de jardin. D’autre part, parce que si l’expérience a été au-delà de tout ce que j’imaginais, ce genre de soirée où la communication est rendue très difficile par l’absence de langage commun, où une attention permanente est demandée afin de ne pas froisser, de respecter les codes qu’on ne maîtrise pas encore, entraîne une certaine tension. Cependant, c’était une expérience géniale, rendue encore plus géniale par la spontanéité des enfants, qui font passer toutes les barrières d’un sourire !Nous reprenons donc notre route vers Meknès. Après avoir dépassé Ouazzane, nous entrons dans une immense plaine de culture. Ici, les mules sont le couteau suisse des travaux : elles portent, elles labourent. Les paysages sont plus beaux les uns que les autres. Nous traversons des Oueds que nous imaginons en crue.

La route est plate ou quasiment et nous filons. Vers 17h, nous ne sommes pas à proximité d’un quelconque endroit où dormir (camping, hôtel) et décidons de renouveler l’expérience de la veille en  espérant que nous aurons autant de chance.

 

 

 

 

 

 

Nous bifurquons vers un hameau et jetons notre dévolu sur une maison blanche. Par chance, nous tombons sur une jeune femme qui nous dit que nous pourrons passer à côté de la maison de son frère qui doit revenir. En attendant ce dernier, nous faisons la connaissance d’un monsieur qui habite ici et qui s’avère être le père de la jeune femme, Asmae. Ce dernier s’assure que nous sommes des personnes fréquentables, que nous ne buvons pas, que nous ne fumons pas de hashish, que nous sommes mariés et que nous sommes chrétiens. Nous répondons globalement aux critères, Asmae nous propose de passer la nuit dans la partie supérieure de la maison. Là encore proposition aussi inattendue qu’agréable. Nos vélos ont bien rangés au chaud, et nous occuperons le salon des nvités ! Nous faisons connaissance avec notre hôte autour du thé à menthe. Ensuite, cette dernière nous apporte de quoi faire notre toilette. Enfin, Asmae me rejoint et nous entamons une grandeconversation. Le courant passe et cette femme est une personne de grande valeur. Elle fait partie desbelles rencontres de ce voyage. Elle est institutrice et est au chômage depuis assez longtemps.

Nous sommes logés dans la maison des parents où vivent encore 3 enfants. Dans le hameau, il y a leur frère et des oncles. Au Maroc, dans les zones rurales, les gens vivent en clan. Nous passons un moment extra et sommes rejoints par M’barack, leur plus jeune frère qui vit aussi ici. Il a 23 ans et travaille avec son père dans l’exploitation agricole. Il est fan de Féderer et nous donne les dernières nouvelles. Ses restes de français sont vraiment très bons.

Asmae s’absente une minute et revient avec un fabuleux couscous. Le premier depuis notre arrivée au Maroc ! Nous sommes aux anges d’autant qu’il est excellent. Nous apprécions particulièrement et  Asmae veille particulièrement à ce que je mange. Riz au lait et grenade en dessert, je demande grâce.

Asmae et moi débarrassons, elle m’invite à découvrir leur maison. Je suis extrêmement touchée d’avoir ce privilège.Nous remontons pour une dernière bavette avec les hommes autour de la carte du Maroc. Quelle joie de vivre ce que nous vivons en ce moment !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Mounirone (jeudi, 16 août 2012 15:32)

    Ca fait vraiment chaud au coeur de vous lire, le maroc reste une belle terre d'acceuil

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